L’homme préhistorique vs la mode

Même s’il vivait dans des conditions médiocres, c'est-à-dire sans Internet, sans BlackBerry, sans Molson Ex et sans les savantes analyses de Benoît Brunet à la Soirée du Hockey (oups, très mauvais exemple ici), l’homme préhistorique profitait de certains avantages que les hommes d’aujourd’hui ont perdus. Par exemple, celui de ne pas avoir à habiller les enfants.

Pensez-vous vraiment que c’était l’homme qui, à la préhistoire, devait se casser la tête pour habiller les enfants. Bien non! Le plus chic des Homo Sapiens ou le plus fashion des Néandertals ne se serait jamais laissé convaincre par sa femme de faire un Jean Airoldi de lui-même pour préparer des p’tits kits parfaits à sa progéniture. Jamais de la vie!

À cette belle époque, l’homme s’occupait d’aller à la chasse pour rapporter un gros Mammouth de temps en temps. La maman cuisinait le tout avec son Slap chop préhistorique, en plus de de faire des mocassins et deux ou trois North Face avec les restes de la carcasse. Les rôles étaient biens clairs dans le couple. Ni l’homme préhistorique, ni sa charmante épouse poilue n’auraient voulu changer de place.

Loin du catwalk…

De nos jours, en plus de vouloir que nos enfants soient les meilleurs dans tout, on veut qu’ils soient les mieux habillés. On dépense des fortunes en vêtements qui, vous le savez, seront vite devenus trop courts ou tâchés par le vomi, la bouffe et dans le pire des cas par une mauvaise surprise de changement de couche. Le genre de surprise que ton enfant te fait en te regardant droit dans les yeux, juste au moment où tu viens de lui retirer sa Pampers sale pour lui en mettre propre. Le genre de surprise dont on se passerait, même si bébé semble tellement soulagé qu’il rigole alors que tu cherches une solution pour te sortir de ce merdier. Vous voyez le genre?

Ce désir de vouloir absolument que fiston ressemble à un jeune Brad Pitt met une énorme pression sur le papa que je suis. Chaque fois que ma blonde est à la maison, je me sens obligé de lui demander son approbation lorsque j’habille les enfants car, semble-t-il, je n’aurais pas l’œil d’un styliste professionnel.

Le fameux kit

Profitant du fait que ma blonde est au travail, j’enfile un kit «confortable» à mon fils la semaine dernière pour aller au centre commercial. Arrivé devant l’aire de jeux où se trouvent quelques petites cartes de mode vêtues en Baby GAP ou Tommy Hilfiger Little Girl, fiston me demande de rejoindre le groupe. « Pas de trouble mon homme. On est là pour avoir du fun! »

Une fois ses bottes et son manteau à 350 $ enlevé (oui oui, 350$ pour à peu près 4 pc de tissus), ma petite tornade de 3 ans va rejoindre le groupe de jeunes princesses endimanchées. C’est à ce moment-là que je me rappelle avoir privilégié l’aspect confort au détriment du look lors de l’habillage du matin. Ayoye!

Ce n’est pas que les vêtements étaient si laids, mais ce n’étaient certainement pas ses plus beaux. Son chandail brun rayé et passablement usé n’était visiblement pas fait pour s’agencer avec ses pantalons, dont j’ignore le nom de la couleur, qui sont vraiment trop courts pour lui.

Le look « eau dans la cave » permettait d’apprécier encore davantage la présence de bas bleu marine qui, ais-je besoin de vous le dire, ne mettaient pas son chandail brun usé en valeur. Si Jean Airoldi avait croisé notre route, Lucas aurait sûrement été le premier p’tit gars de 3 ans à attraper une contravention de style! Ça aurait sûrement fait rigoler les mamans de Baby GAP et Tommy Little Girl.

La belle époque!

Je ne voudrais quand même pas revenir à la préhistoire juste pour ne plus m’y perdre avec les agencements de vêtements. Mais il me semble qu’à l’époque ou j’étais jeune (pas si lointaine quand même), il suffisait de mettre des Converse en coton ouaté avec un chandail des Canadiens ou des Nordiques pour être hot.

Ça c’était le bon temps!

Jeff