Parce que mon texte L’énergie qui garde en vie a suscité plusieurs réactions, je vous raconte aujourd’hui comment notre petit Lucas est entré dans notre vie, à sa façon bien à lui…
On était au beau milieu de la nuit, le 24 septembre 2007, lorsque les pleurs de ma blonde m’ont extirpé de mon sommeil. En ouvrant les yeux à ce moment précis, je savais que ma vie allait changer!
Enceinte d’à peine 24 semaines, ma conjointe venait de crever ses eaux. Les draps étaient couverts de sang et de liquide amniotique. Il y en avait partout!
Ce qui s’est passé par la suite est plutôt flou, mais je sais que nous sommes arrivés à l’hôpital en un temps record. Arrivés à l’urgence, des millions questions traversaient notre esprit. Notre cœur battait à nous en fendre la poitrine.
Les mots qui assomment
Après quelques tests et plusieurs heures d’attente, le médecin a prononcé une phrase qu’aucun parent ne veut entendre. « Vous pourriez accoucher dans les prochaines heures et nous ne sommes pas équipés pour donner des soins à un prématuré de 24 semaines. Il va falloir vous transférer à Ste-Justine.»
Nous sommes finalement montés à bord d’une ambulance en route vers la Vieille Capitale, pour nous rendre Centre mère-enfant du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) qui offre le même niveau de soins que Ste-Justine. Dès notre arrivée, ma conjointe à été mise sous observation. Puis, au petit matin, il y a eu la visite d’une psychologue/pédiatre flanquée de deux médecins résidents pour nous expliquer la gravité de la situation.
« Si bébé naît aujourd’hui ou dans les jours qui viennent, vous aurez le choix de le garder ou non car il n’est pas assez mature. Même si on réussi à le sauver, il y aura 50% des chances de vivre avec de sérieux problèmes de santé en plus de sévères handicaps physiques et mentaux.»
Habituellement, c’est à ce moment-là qu’on s’écroule par terre pour fondre en larmes.
Le courage
Une telle mise en garde vient tuer le rêve de tous parents souhaitant vivre une longue vie active avec ses enfants. Les amis, le sport, l’école, le travail, l’amour… soudainement on se dit qu’on ne vivra probablement jamais les étapes de vie de notre futur enfant comme on les avait imaginées. On imagine plutôt l’enfer!
Mais heureusement, nous avons vite chassé ses terribles images de nos pensées. Au lieu de céder à la panique, nous avons fait face à la situation. Et encore aujourd’hui, je me demande où nous avons trouvé le courage pour réagir de cette façon.
Il y a bien eu quelques pleurs, mais nous savions ma blonde et moi que nous ne pouvions pas nous permettre de nous apitoyer sur notre sort.
Je me souviens d’avoir demandé à la psychologue s’il était déjà arrivé que des femmes dans la même condition que ma blonde avaient finalement accouché à terme après avoir reçu un tel avertissement. La réponse étant OUI, je l’ai regardé droit dans les yeux en lui disant qu’il en serait de même pour nous!
Nous avons fait le pacte ma blonde et moi de rester confiants et de suivre les recommandations des médecins à la lettre afin de mettre toutes les chances de notre côté.
Ce fût la meilleure décision de notre vie!
En restant alitée à l’hôpital et en respectant les consignes des médecins, ma conjointe a pu ajouter deux mois à sa grossesse. Ça a fait toute la différence au monde.
Car sans ces deux mois supplémentaires, Lucas ne serait pas l’enfant souriant, plein de vie, drôle, intelligent et grouillant qu’il est aujourd’hui. Peut-être même qu’il serait … enfin… vous comprenez.
Finalement, un beau matin de novembre, j’ai reçu un appel au travail. Il fallait faire une césarienne car Lucas devait sortir. « Les docteurs attendent après toi. Viens t’en tout de suite!», m’a dit ma blonde.
En 45 minutes j’étais à Québec!
Près d’une heure plus tard, Lucas était avec nous!
Un signe particulier
L’arrivée de ma conjointe à l’hôpital s’est faite un 24 septembre, soit la date d’anniversaire de sa mère qui est décédée depuis de nombreuses années et que Lucas ne connaîtra jamais. Et vous savez quelle journée Lucas est né finalement? Le 26 novembre… Soit lors de l’anniversaire de décès de cette même grand-maman…
Comme quoi Lucas avait quelqu'un à ses côtés pour mener son combat.
Merci du coup de pouce Denise!
Jeff
ouf... Un texte comme celui-ci nous redonne confiance en la vie. Il me permet aussi de regarder mes deux beaux amours et de savourer leur regard si plein de vie !
RépondreSupprimerUn petit coup de pouce que vous avez eu qui est un des plus merveilleux cadeau de la vie !
Merci d'avoir partagé ce texte avec nous :)
Des frissons sur les bras et dans le dos...c'est exactement où ils se trouvent en ce moment! Jeffe, comme le dit Annie, merci pour le partage de cette merveilleuse tranche de vie!
RépondreSupprimerEn effet, ont doit parfois nous en remettre au courage et aux signes d'en haut! Quelle belle histoire! Merci ;)
Guylaine
Wow! Quelle belle histoire! J'en ai aussi des frissons. Alexandra m'avait raconté brièvement lorsque nous nous sommes croisés un bureau du gynécologue alors qu'elle était enceinte de Mia. Vous avez traversé les pires moments de la vie d'un parent. Quel courage et quelle détermination!
RépondreSupprimerEn passant, c'est très intéressant de te lire! Étant maman à la maison à temps plein de trois enfants (dont une du même âge que Mia), je partage aussi ton quotidien. C'est une très bonne idée ce blog! Félicitations!
Martine Lefebvre
Wow! Moi aussi j'ai un frisson qui est passé! La vie s'est chargée d'adoucir la date du 26 novembre! Ce n'est pas banal comme histoire!
RépondreSupprimerÇa y est, j'ai le coeur à l'envers, les yeux remplis d'eau et le sourire plein d'espoir... Une belle histoire d'amour ! Véro Buiss
RépondreSupprimerBon, tu as réussi à m'arracher une larme! Vous êtes des parents plein de courage qui saurez faire face aux défis de parents! Et Lucas sera un battant! Il saura faire son chemin dans la vie.
RépondreSupprimerMerci d'avoir partagé avec nous!
Sandra
Merci à tous pour vos commentaires. C'est très plaisant de voir que vous ayez été touchés de la sorte par notre histoire.
RépondreSupprimerJeff
wowww jeee tu vien de me remplir les yeux d'eau en lisant ce texte et pourtant je connaissait deja l'histoire avant .... :):):) ton blog est génial jee
RépondreSupprimerPatricia
Quelle belle histoire et je dois dire au lieu de me faire pleuré elle ma fait sourire et non je ne suis pas une sans coeur mais plutot que nous avons vécu une histoire semblable, Mon Tristan est né a 32 semaines accompagner d'un retard de croissance a 27 semaines! En lisant votre texte ça ma rappeler les plus beau moment de ma vie ainsi que les plus pire! Et c'est vrai que le nom st-justine donnne des vertiges a lui seul! Jamais j'ai cru que mon Tristan pourrais mourrir maisj'avais peur des conséquence pareille. c'est la qu'on se rend compte qu'il y a quelque chose de plus gros que nous! Je pourrais en parler encore longtemps!! mais bon c'est votre blog hihi :) Bianca
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